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Acadiens
de la mer
(Informations
provenant surtout du livre «Les Acadiens du Québec»,
P.M. Hébert, pp 127-151)
Les Acadiens «de la mer» de
la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine, et
de la Côte-Nord se distinguent des Acadiens «de
l’intérieur» car ils ont conservé
les us et coutumes de l’Acadie des provinces maritimes
(N.-B., N.-É., I.-P.-E.). Ils parlent le même
langage ancestral.
Les îles-de-la-Madeleine
La Madelinots-Acadiens vinrent d’abord de
l’Île-St-Jean. Le colonel Richard Griddley, devenu
seigneur des Îles-de-la-Madeleine, engagea en 1761
les Acadiens pour la chasse aux morses et aux loups marins.
En 1793, un groupe d’Acadiens de St-Pierre-et-Miquelon
accompagnaient leur curé J.B. Allain aux Îles-de-la-Madeleine.
Ils fuyaient les décrets anti-religieux des îles
françaises.
Malheureusement le nouveau seigneur, Isaac
Coffin (et ses ayant-droits) exigea d’eux des redevances
exhorbitantes. Ce n’est que vers 1895 que les Acadiens-Madelinots
purent posséder leurs terres. Plusieurs familles
avaient bien avant (vers 1850) quitté les îles
vers la Côte-Nord et même Terre-Neuve.
La Côte-Nord
A partir de 1842, la Hudson’s Bay Company
perdit graduellement ses privilèges sur la Côte-Nord.
Des armateurs des îles Jersey engageaient des pêcheurs
acadiens de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Ces derniers peu à peu s’installèrent sur
la Côte-Nord échappant ainsi à l’exploitation
de leurs seigneurs. Ils furent toutefois sous l’emprise
des armateurs jersiens. Placide Vigneau estime que vers
1847-1848, environ 120 familles quittèrent les
îles pour la Côte-Nord. (Kégaska, Natashquan,
Pointe-aux-Esquimaux, Sept-Îles, Aguanish…)
Bon nombre de ces Acadiens ont déménagé
vers 1885 dans la Beauce, à Kennebec le
long de la frontière du Maine. Il s’agit ici des
Vigneau, Cormier, Chevarie, Chiasson, Lapierre, Bourque,
Talbot, Landry, Richard, Bourgeois, Gaudet, Boudreau,
Allard, Vallée, Hébert, Rochette, Champion
et d’autres. Ils y fondèrent la paroisse de St-Théophile.
Bonaventure et Gaspésie
Bonaventure et Gaspésie couvrent
les paroisses le long du rivage de la baie des Chaleurs
de St-André au Cap des Rosiers. Après la
réserve Mi’kmaq de Ste-Anne-de-Ristigouche, on
trouve des Acadiens dans toutes les paroisses: Pointe-à-la-Croix,
Pointe-à-la-Garde, Nouvelle, St-Omer, Carleton,
etc…
Voici les principaux noms de famille: Arsenault,
Bernard, Blaquère, Bourque, Boudreau, Bourdages,
Bujold, Caissy, Comeau, Cormier, Cyr, Doucet, Dugas, Gallant,
Hachey, Hébert, Landry, Leblanc, Levesque, Martin,
Morin, Pitre, Poirier, Richard, Robichaud, Roy, Savoie,
Thibeault, Thibodeau,
La Gaspésie, de Restigouche à
Cap-des-Rosiers fait partie de l’ancienne Acadie. En 1654,
alors que Port-Royal était sous le drapeau anglais,
la France nommait Nicolas Denys gouverneur de tout le
territoire depuis le cap Canseau jusqu’au cap des Rosiers.
D’ailleurs depuis son arrivée en 1632 en Acadie
avec Razilly il installait des postes de traite sur l’île
Miscou et à Nipisiguit. Il y a des Acadiens de
cette époque en Gaspésie.
Citons la famille des Morin (dit Boucher)
dont on trouve des traces ici et là en Gaspésie
depuis 1666. Au Cap des Rosiers, il y a le Ruisseau-à-Morin.
Les Morin sont à Ristigouche en 1688. Ils sont
à Mont-Louis en 1699.
Même les ravages de Wolfe dans la
baie des Chaleurs, en 1758, l’attaque de la flotte anglaise
en 1760, et le raid de McKenzie en 1761 n’ont pas exterminé
les Acadiens de la baie des Chaleurs. Avec ceux qui échappèrent
aux déportations de 1755 et 1758, quelques familles
s’enracinèrent à Tracadièche (Carleton)
et à Bonaventure.
En 1765 on recense les familles suivantes:
Landry, Allain, Arsenau, Buzot (Buzeau Buzol), Poirier,
Bernard, Léger, Commeau, Bourg, LeBlanc, Boudrot,
Roussy, Dunié, Brido, Duguée, Cormier, Brasseux,
Huard, Chapadau, LaRoque, Babin, Dugas, Langlois, Felson,
et Bootmen.
Charles Robin, de l’île Jersey arrive
en gaspésie en 1766 et y installe un commerce de
la pêche. En 1774 il fait venir en Gaspésie
deux bateaux d’Acadiens, recrutés en France parmi
les déportés. C’est un renfort d’une centaine
d’Acadiens.
La famille Robin recrutait les jeunes Acadiens
dès l’age de 14 ans. Ils étaient payés
d’avance en marchandises. Ils devaient alors travailler
sans relache pour tenter de payer leur dette. Ce fut un
siècle d’asservissement pour les Acadiens de la
Gaspésie.
Acadiens de la mer – RootsWeb – Ancestry.com